Il est arrivé à chacun d’entre nous d’accompagner un proche aux urgences. Et là le parcours du combattant commence.. Deux cas de figure: selon la ville où l’on se trouve, certains établissements hospitaliers ont commencé à travailler sur le problème de l’attente, par ailleurs grand pourvoyeur d’agressivité. D’autres pas.
Tout d’abord, on vous sépare de votre proche.. Dans les meilleurs hôpitaux, on vous oriente vers « la salle d’attente des familles » dans laquelle sont accrochées des posters « si on ne vous parle pas c’est que d’autres se font masser », ou bien « si on ne vient pas vous voir c’est qu’on préfère regarder la télé », qui mettent en scène un massage cardiaque ou l’observation d’un scope. Une grande pièce où l’on attend pendant d’interminables minutes des nouvelles, et où le temps s’étire. Les toilettes ne sont pas loin, la télévision déblatère ses abjections réglée sur une chaîne arbitraire au volume sonore exagéré. C’est un va et vient de personnes stressées, sur fond de lessive Ariel.. Et les minutes qui s’égrènent avec la lenteur d’une clepsydre prise par le froid.. Ah une blouse blanche se dirige vers nous? L’espoir renaît! Vite balayé lorsqu’elle s’adresse à votre voisin de strapontin raide, dur et inconfortable.
Et là commence l’attente.. Avec l’angoisse de ne pas savoir de quoi votre proche souffre. L’intérêt de l’auto hypnose est indiscutable à ce moment, et laisser le temps s’accélérer, se contracter tandis que vous esquissez quelques mots sur ce que vous êtes en train de vivre..
Puis vous vous rappelez qu’on vous a informé de l’existence du « guichet d’information des familles ». Vous allez vous renseigner et là on vous indique que « Non vous ne pouvez pas aller voir votre proche, car le médecin est particulièrement intransigeant et ne souhaite pas être gêné dans son exercice par des accompagnants. Et d’ajouter « Vous savez, parfois, dans les services, quand ils voient notre numéro s’afficher, et bien ils ne répondent pas!! »
Je m’attendais à écrire un gros et grand article, mais non.. En trois heures, la démarche diagnostique a été menée à son terme, les prises de sang, le scanner, tout a été fait. Et toute l’incertitude de ces 5 derniers jours est enfin levée! Reste à traiter cette pneumopathie, et à instaurer des antibiotiques.
Heureuse surprise de la compétence d’un CHU..
c’est curieux de constater que ce temps d’autohypnose s’exprime en 4 lignes tant d’heures ainsi concentrées.