S’apaiser par la lecture du corps
La lecture du corps à deux effets:
Comme l’exercice « La main », il permet de s’ancrer dans l’instant présent, ici et maintenant par un mécanisme de focalisation. L’anxiété et l’angoisse ne peuvent survivre dans l’instant présent, étant donné qu’elles se nourrissent de l’anticipation négative du futur, ou des perceptions et apprentissages anxiogènes du passé.
La lecture du corps permet de « s’associer » à cette sensation d’être bien installé dans son corps, dans le moment présent (mécanisme psychique d’association, l’esprit et le corps sont associés). Vous savez? Ce qui permet d’être ici maintenant? Être présent dans son corps, avoir conscience de ses sensations?
Le mécanisme contraire s’appelle « la dissociation » ou l’esprit de « dés-associe » du corps et se projette dans les ruminations anxieuses du futur, ou le ressassement du passé, avec ce mécanisme d’emballement et d’auto-alimentation qui mène à la perte de contrôle voire à l’attaque de panique que vous avez parfois peut-être pu expérimenter.
Cette capacité à être ici et maintenant, bien associé à son corps, se travaille à la manière du pianiste qui fait ses gammes: plus vous l’utilisez, plus vous musclez votre cerveau à se remettre dans l’instant présent, plus c’est facile, plus c’est rapide, plus c’est puissant et efficace…
En hypnose, le fonctionnement normal et sain de l’esprit humain est de passer facilement d’un état « associé » à un état « dissocié » et vice versa. C’est une habilité naturelle, réversible, autant que de respirer. Là où les choses se compliquent c’est lorsque le cerveau se fige et ne peut plus passer d’un état à un autre. Quand il ne peut plus se dissocier lorsque se produit un événement désagréable pour aller ailleurs le temps que ça se calme (douleur aiguë), où lorsqu’il ne peut plus se ré-associer après une expérience traumatisante (syndrome de stress post-traumatique).
Les exercices proposés permettent de « travailler » ces mécanismes, et de leur rendre une « souplesse naturelle ».
Et comme nous l’avons déjà indiqué, il est important de faire ses gammes régulièrement, sans attendre que la « tempête se lève »: il est plus facile d’apprendre à naviguer sur une mer calme…
©Régine Picamoles et Pierre Le Belleguic